Observer les animaux, plutôt que d'agir contre eux, nous enrichit

Observer les animaux, plutôt que d'agir contre eux, nous enrichit

Nous les humains nous croyons que nous sommes des êtres spéciaux, uniques
et qu'entre l'animal non humain et nous il y a tout un monde qui nous
sépare. Pourtant, selon la scientifique, primatologue Jane Goodall, notre
ADN diffère d'à peine 1/100 de celui des chimpanzés. C'est moins qu'entre
les chimpanzés et les gorilles (1). De plus ces animaux ont tant à nous
apprendre comme tous les animaux vivants sur cette terre, il suffit de
s'arrêter un peu, d'écouter et de regarder en silence.
C'est lors de ses études sur les chimpanzés vivant à l'état sauvage en
Tanzanie que la scientifique a trouvé la sagesse, le miracle de l'existence
comme elle le dit. C'est au milieu de la nature et des animaux qui
l'entouraient à Gombe (Kinshasa) qu'elle a pu retrouver l'essence de son
être, sans être déstabilisée par son ego.
En observant les animaux, nous apprenons à vivre le moment présent, si
facile à comprendre et difficile à appliquer dans notre vie. Ils nous
rappellent un mode de vie connecté à la nature dont nous avons tant besoin
pour notre équilibre. Nous retrouvons en quelque sorte notre place dans
l'ordre des choses, notre essence véritable.
Les animaux nous apprennent la sagesse de ressentir plutôt que de penser
continuellement et de tout analyser. Pour accueillir ce silence en soi ; un
trésor qui se réfugie toujours derrière des pensées et émotions dont notre
tête est généralement remplie à ras bord.
Ressentir nous permet de se frayer un chemin vers notre moi intuitif. Il
faut s'exercer à abandonner les mots pour un moment, ne rien définir par
notre côté rationnel, ne rien penser, juste ressentir pour laisser la place
à la créativité, l'intuition et la simplicité.
Les animaux non humains nous apprennent le jeu, cette spontanéité plaisante
et drôle qui embellit la vie.
Qui n'a pas déjà observé un chien courir plusieurs fois à l'intérieur de la
cour, des écureuils se taquiner, des agneaux sautiller, etc... Des poissons
de différentes espèces qui s'amusent à sauter des brindilles, c'est
surprenant non ? C'est pourtant le cas. Des jeunes saumons et barbottes
brunes qui quittent momentanément leurs groupes pour se chasser derrière
les rochers comme le font parfois les jeunes oiseaux. Des requins qui
s'amusent avec une bouée sphérique plutôt que de manger les poissons
congelés qui étaient reliés à celle ci ne sont que quelques exemples (2).
Ces êtres nous rappellent à quel point le jeu est important.
Ils nous apprennent l'empathie et les comportements altruistes, si
importants pour régler des conflits et amoindrir la souffrance. Les bonobos
et les chimpanzés prennent soin d'un compagnon handicapé et affaibli en
essayant de le relever ou lui apportant de la nourriture. Ils s'assurent
aussi de bien le couvrir de végétation lorsque l'un d'entre eux décèdent.
L'éléphant peut réconforter un complice qui a peur, vient en aide si, il
est coincé dans la vase etc... (3) Plus près de nous, les vaches, dont
l'instinct maternel n'a plus à être démontré sont capables de tisser des
liens extrêmement forts entre elles et peuvent même avoir des meilleurs
amis, d'après les observations de Dave Mountjoy (4). Cet homme qui a été
guéri d'une blessure psychologique immense grâce à son troupeau de vaches,
offre maintenant des retraites parmi elles dans les Pyrénées. Il renchérit
en disant que "les vaches agissent comme des miroirs, et nous renvoient
directement ce que nous ressentons" (5). En passant du temps avec ses
vaches, il a accédé à une paix intérieure.
Les animaux nous apprennent à être de meilleurs parents. En observant les
chimpanzés Jane Goodall a appris à ne pas trop céder aux demandes de son
fils même si elle se sentait coupable de travailler trop d'heures, gérer
aussi ses frustrations tout en lui portant une attention affectueuse. Une
bonne mère chimpanzé est protectrice, mais pas trop, chaleureuse, patiente,
enjouée et constante. Lorsque l'allaitement est terminé elle lui refusera
catégoriquement l'accès au sein, avant de le serrer dans ses bras. Comme si
elle lui disait, je t'aime mais tu ne peux plus avoir de lait (6).
En observant les tortues, elles nous apprennent leur secret de longévité.
Elles existent depuis deux cents millions d'années, l'être humain depuis
trois millions d'années. Pourtant, nous avons créé toutes sortes de moyens
et de comportements pour nous mettre en danger, de s'éliminer soi-même avec
nos propres inventions. Juste à penser à la base fondamentale pour nous
garder en vie : l'eau, que nous polluons avec des déversements d'eaux usées
non traitées dans nos cours d'eau et malheureusement ceci n'est qu'un
exemple parmi tant d'autres. Quant aux tortues, elles vivent en harmonie
avec la nature. Selon Hubert Reeves, astrophysicien et auteur de plusieurs
ouvrages, si nous n'apprenons pas la leçon des tortues nous risquons
sérieusement de mourir (7).
Lorsque l'on caresse notre chien, chat ou autre animal qui fait partie de
notre quotidien, cela permet de nous sortir de notre mental. Eckhart Tolle,
affirme que les animaux sont plus connectés à la source de la vie que la
plupart des humains et lorsque nous sommes en contact avec eux il y a une
transmission de cet ancrage qui se fait jusqu'à nous. Il poursuit en disant
que pour des millions de gens la préservation de la santé mentale est
reliée à la présence d'un animal non humain (8).
Finalement, se rapprocher des animaux et de la nature, c'est se rapprocher
de soi. Nous faisons partie d'un tout. Je n'ai jamais compris ce qui
pouvait enthousiasmer les chasseurs de ce monde qui peuvent se nourrir
autrement ou encore ceux pour qui un trophée de chasse représente un
accomplissement. J' inviterais donc tous les chasseurs de ce monde, pour
une fois, à troquer la carabine contre un appareil photo et je vous
garantis que votre vie sera tellement plus riche de sens que vous ne
pourrez plus revenir en arrière. 💜 Ça c'est mon souhait....
(1) Susan Smit, Observer les animaux nous ouvre les portes de la sagesse,
Jane Goodall, Happinez, 2020 p. 21 à 25.
www.janegoodall.org
(2) Sébastien Moro, Jeux aquatiques, magazine Versus, Végane, 2017, p. 16 à
18.
(3)Bruno Dubuc, Apprendre l'empathie, Versus magazine végane, 2016, p. 24
(4)Rachel Robert, Le bonheur est dans le pré, magazine Respire, 2020, p.68,
69.
beingwithcows.com
(5) Ibid. Écrit tel quel dans le texte.
(6) Susan Smit, Observer les animaux nous ouvre les portes de la sagesse,
Jane Goodall, Happinez, 2020 p. 22
(7) Hubert Reeves, La fureur de vivre, Éditions Du Seuil, 2020, p. 112.

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